Proust-Descriptif-Présentation

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20 €

LIVRE-AUTEUR

128 pages
24 images couleur
Format : 23,5×16,5 cm
ISBN : 978-2-9529302-2-2
Date de parution : avril 2009

Lettre inédite de Marcel Proust

Aquarelles, gravures
et daguerréotypes de Venise
de John Ruskin

Note de l’éditeur

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Proust et la photographie
La résurrection de Venise
Jean-François Chevrier

La Chambre claire, le livre de Roland Barthes sur la photographie, paraît en mars 1980, le mois même de sa mort. Proust et la photographie paraît deux ans plus tard, dans la nouvelle collection « Écrits sur l’image » des Éditions de l’Étoile (Cahiers du cinéma). L’auteur, Jean-François Chevrier, est un jeune normalien, agrégé de lettres, en rupture de ban : il abandonne l’institution littéraire (mais pas la littérature) pour devenir en quelques années le principal historien et critique de photographie français, voire européen.

Jean-François Chevrier a bien connu Roland Barthes. Il fut son ami et le lecteur assidu de ses textes. Ensemble, ils ont parlé de photographie, et de leur désaccord. Proust et la photographie fut en quelque sorte écrit contre La Chambre claire, contre la définition de la photographie comme « énigme fascinante et funèbre » du deuil et de la mélancolie, contre l’interprétation littéraire et esthétique de la photographie. Proust et la photographie propose une analogie (une « fiction ») entre la mémoire involontaire, à l’origine de la vocation littéraire de l’auteur d’À la recherche du temps perdu, et les mécanismes inconscients à l’œuvre dans la photographie. Au cœur de l’analogie, l’opération du « futur antérieur » concrétisée dans les trois temps de la photographie : le présent de la prise de vues, le futur de l’épreuve et la révélation du passé effectivement vécu.

L’essai s’achève sur une évocation de Proust à Venise. En écho à la réminiscence centrale, celle du baptistère de Saint-Marc, nous avons ajouté un second pan à Proust et la photographie, intitulé « La résurrection de Venise ». Cet ensemble est constitué de fragments, de détails arrachés aux œuvres : un brouillon de Proust pour Le Temps retrouvé qui explicite le phénomène « chimique » de la réminiscence ; une séquence de croquis, d’aquarelles et de daguerréotypes de Venise de l’historien de l’art anglais John Ruskin, dont le rôle de l’œuvre dans la genèse de la Recherche est bien connu, mais dont l’œuvre graphique est inédite en France ; une lettre également inédite, adressée par Proust en 1903 à Illan de Casa Fuerte, en séjour à Venise avec sa mère. Dans un essai rédigé pour ce recueil, Jean-François Chevrier entre dans ce réseau de correspondances, soulignant la place caractéristique de la lettre dans l’assemblage inconscient des morceaux de la Recherche et dans l’élaboration d’une écriture qui, en 1903, « s’agite dans les ténèbres ».

Le recueil s’achève sur un épilogue qui met à nouveau face à face Proust et Ruskin, autour du « petit monstre » de la cathédrale de Rouen gravé par Ruskin et remarqué par Proust. De quoi ce petit monstre est-il l’image, le signe de pierre, si ce n’est de l’humain innommé, éternellement perdu (de vue) et retrouvé par la force de la pensée ?