Parution d’un article de Nicolas Mathey, “Deligny : un autre regard sur l’humain”, dans L’Humanité. Lire l’article.
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20 €
216 pages
48 images (couleur)
Format : 21,5×13,5 cm
Couverture souple, rabats
ISBN : 978-2-37367-011-0
Date de parution : 4 mai 2017
Avec des photographies de Ahlam Shibli,
Lewis Hine, Florian Fouché, Jeff Wall,
Antonios Loupassis & Marc Pataut.
Marianne Dautrey, “Se tuer à la tâche ou s’en libérer”, Le Monde des livres, 15/06/2017.
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20 €
216 pages
48 images (couleur)
Format : 21,5×13,5 cm
Couverture souple, rabats
ISBN : 978-2-37367-011-0
Date de parution : 4 mai 2017
Avec des photographies de Ahlam Shibli,
Lewis Hine, Florian Fouché, Jeff Wall,
Antonios Loupassis & Marc Pataut.
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p. 7 : Préface
p. 13 : Travail et démocratie : des frères ennemis
p. 39 : Au cœur du travail : la servitude volontaire
p. 52 : Ahlam Shibli, Dependence
p. 65 : De l’injuste à l’intolérable
p. 102 : Lewis Hine, Child Labor
p. 121 : L’inévaluable
p. 144 : Florian Fouché, Transport en commun (La classe dans le couloir)
p. 157 : Penser la singularité. Le travail du psychanalyste
p. 170 : Jeff Wall, Untangling
p. 173 : Le réel dans l’histoire
p. 196 : Antonios Loupassis & Marc Pataut, La Rue
p. 209 : Conclusion. Du sujet à l’œuvre au sujet au travail
Catalogue Oeuvres
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Actu 77 – Antonios au Sureau
Actu 76 – Deligny chez Firk
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20 €
192 pages
Format : 21,5×13,5 cm
Couverture souple, rabats
ISBN : 978-2-37367-010-3
Date de parution : 19 janvier 2017
En couverture : Fernand Deligny et Janmari, 1973.
Photo © Thierry Boccon-Gibod
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Nicolas Mathey, “Deligny, si particulier”, L’Humanité, le 11/09/2017.
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Géraldine Mosna-Savoye, dans l’émission Deux minutes papillon sur France Culture, le 24/01/2017.
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20 €
216 pages
48 images (couleur)
Format : 21,5×13,5 cm
Couverture souple, rabats
ISBN : 978-2-37367-011-0
Date de parution : 4 mai 2017
Avec des photographies de Ahlam Shibli,
Lewis Hine, Florian Fouché, Jeff Wall,
Antonios Loupassis & Marc Pataut.
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Bertrand Ogilvie est psychanalyste, professeur agrégé de philosophie, professeur des universités, ancien directeur de programme au Collège international de philosophie (2004/2010). Il enseigne depuis 2012 à l’université de Paris 8 Vincennes Saint-Denis la philosophie politique et la psychanalyse, où il assume la fonction de directeur du laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie et la responsabilité du master de philosophie.
Il a participé à la fondation du Centre international de recherche sur la philosophie française contemporaine de l’ENS/Ulm (Ciepfc) avec Alain Badiou, Yves Duroux et Patrice Maniglier. Il a publié un livre sur Lacan (Lacan. La formation du concept de sujet) aux Presses universitaires de France et deux livres de philosophie politique et d’anthropologie : L’Homme jetable aux Éditions Amsterdam et La Seconde Nature du politique à l’Harmattan. Il a écrit des articles pour Les Temps modernes, Critique, Multitude, ainsi que pour les revues Vacarme et Le Passant ordinaire. Il travaille principalement sur les rapports entre psychanalyse et politique, sur la violence contemporaine et spécifiquement sur les formes exterministes adoptées par les politiques du XXe siècle.
Aux éditions L’Arachnéen, il a écrit dans plusieurs publications liées à l’œuvre de Fernand Deligny : “Au-delà du malaise dans la civilisation. Une anthropologie de l’altérité infinie” dans les Œuvres (2007), “Vivre entre les lignes” dans L’Arachnéen et autres textes (2008), et la postface de Cartes et lignes d’erre. Traces du réseau de Fernand Deligny. 1969-1979 (2013).
Ogilvie-TAM-Descriptif-Présentation
20 €
216 pages
48 images (couleur)
Format : 21,5×13,5 cm
Couverture souple, rabats
ISBN : 978-2-37367-011-0
Date de parution : 4 mai 2017
Avec des photographies de Ahlam Shibli,
Lewis Hine, Florian Fouché, Jeff Wall,
Antonios Loupassis & Marc Pataut.
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Une ambiguïté fondamentale affecte les débats sur le travail. Elle réside dans la confusion même du terme de travail, qui en est venu à désigner des réalités complètement différentes à partir de la révolution politico-industrielle du XIXe siècle européen et de la généralisation de ses procédures d’organisation des activités humaines, d’abord en Europe, puis peu à peu, dans le reste du monde.
Pour certains le travail semble être le destin inévitable de tout être humain entrant, à l’âge adulte, dans la vie active. Il semble être ce dont le manque prive la vie de tout sens et de tout avenir. Pour d’autres il est une malédiction vouant la majorité des populations à une existence de servitude physique et mentale proche d’un esclavage. Pour tous, le travail s’impose comme une réalité donnée qu’on glorifie comme un idéal ou qu’on déprécie comme une plaie, mais dont on ne conteste pas l’existence.
Ce livre n’annonce pas la “fin du travail”, bien au contraire. Même si l’on considère comme éminemment souhaitable la fin de ce qui, dans ce qu’on appelle “travail”, représente une dimension profondément destructrice pour l’existence humaine, il n’y a pas lieu de se dissimuler le caractère improbable de cet avènement à court ou moyen terme. En attendant, il s’agit de remarquer les mutations contemporaines qui permettent au travail de se survivre à lui-même et de s’efforcer de leur donner un nom. Ce livre se veut donc une réflexion tant philosophique que philologique sur les noms et sur leurs enjeux. Quand on dit, en français : “Ça n’est pas du travail !”, on veut dire qu’une action de transformation ou une opération n’a pas été à la hauteur de son projet de départ. Or, ce livre essaie de montrer que l’on doit dire cela du travail lui-même : “Le travail, ça n’est pas du travail !” Il faudra donc comprendre comment les mêmes mots peuvent recouvrir des contenus contraires et comment une critique du travail ne peut, à moins d’être profondément déceptive et démobilisante, aboutir à une réhabilitation de ce même travail.
Ces analyses ne s’inscrivent donc pas particulièrement dans la tradition d’une critique de la valeur travail, mais, afin de contourner les apories de la question “Que faire ?”, elles s’efforcent de prendre en compte les résistances concrètes déjà présentes : critiquer le travail revient souvent à se demander comment l’organiser autrement, voire comment revenir à des méthodes d’organisation jugées, avec une nostalgie paradoxale, comme plus acceptables : celles des Trente glorieuses en France par exemple, et plus généralement les modalités de “l’État Providence”, ou de “l’État social”, telles qu’elles ont été analysées, dans des perspectives différentes, par des auteurs comme Robert Castel ou Christophe Dejours. Même si ces auteurs sont pessimistes à l’égard des potentialités d’inscription dans le réel de leurs analyses, ils n’en délivrent pas moins une description des dimensions anthropologiques inhérentes à ces espaces de jeu présents partout dans l’activité sociale de production et qui en surdéterminent toutes les formes historiques de réalisation : c’est ce qu’on appelle généralement, de manière trop confuse, le “facteur humain”. La phase dans laquelle nous entrons, caractérisée par la domination de la problématique de l’évaluation totale, est révélatrice de la possibilité que ces failles structurelles se creusent ou se referment à nouveau.
Le Travail à mort est composé de textes écrits entre 2005 et 2016. La notion de “centralité du travail”, reprise à Christophe Dejours (avec qui l’auteur a entretenu un dialogue étroit), recouvre un large spectre de questions qui touchent à la fois à la philosophie politique, à la sociologie et à la psychanalyse (la forme démocratique, les institutions garantes de la liberté, la subjectivité et la citoyenneté, la clinique, les pathologies sociales, les situations de reconnaissance et de servitude), articulées par l’auteur dans une perspective critique.
Ce recueil paraît quelques mois après les débats sur la Loi Travail, mais aussi au moment où de nombreuses luttes se mènent, dans différentes parties du monde, contre les mutations et radicalisations extrêmes d’un système d’exploitation qui suscitent de nouvelles formes de résistance, en rupture avec les engagements politiques traditionnels. Les questions soulevées par Le Travail à mort sont donc éminemment actuelles, et susceptibles de donner lieu à des débats nombreux dans les champs de la philosophie politique, de l’économie et de la psychanalyse. Ce volume peut être considéré comme une suite de L’Homme jetable (publié par Bertrand Ogilvie en 2012 aux éditions Amsterdam), formule qui a fait écho dans tous les esprits alertés par la condition de l’homme au temps du néolibéralisme.
Le Travail à mort est scandé par des photographies (les auteurs : Ahlam Shibli, Lewis Hine, Florian Fouché, Jeff Wall, Antonios Loupassis & Marc Pataut) qui, dans des contextes différents et selon différentes approches, traitent également du travail. Elles n’illustrent pas plus les textes que ceux-ci ne commentent les images. La cohabitation des deux registres est de l’ordre de la consonance.
ACTU 75 – Ghatak
AM-Schneider-Descriptif-Presse
39 €
TRILINGUE (français, espagnol, anglais)
280 pages, 230 dessins et peintures, 80 photogrammes
+ 1 DVD avec 4 films
Format : 26×20,5 cm
Couverture souple, reliure integra
ISBN : 978-2-3736700-4-2
Date de parution : 17 novembre 2016
Livre coédité avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia
avec le soutien à l’édition du Centre national des arts plastiques,
des galeries Peter Freeman, Inc. et Michel Rein (Bruxelles),
et du Musée des arts contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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Roxani-Anastasia Kampasele, “Anne-Marie Schneider”, Critique d’art [en ligne], mai 2017.
Lire l’article
Corinne Rondeau, dans l’émission La Dispute d’Arnaud Laporte sur France Culture, le 21/12/2016.
Réécouter l’émission
Christophe Domino, “Déprise et décentrement”, Journal des arts, 9/12/2016
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Pedro del Corral, “Los diarios de Anne-Marie Schneider”, El mundo, 15/11/2016
Lire l’article
Ángeles García, “Las inquietantes fábulas de Anne-Marie Schneider”, El país, 15/11/2016
Lire l’article
“La línea de Anne-Marie Schneider”, hoyesarte.com, 15/11/2016
Lire l’article
“Anne-Marie Schneider, agitación entre líneas”, masdearte.com, 16/11/2016
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Actu 74 – Chemin de la vie
Titre – 2016
Actu 69 – Marelle
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Actu 73 – Altkirch – Deligny
Actu 72 – EO-Limoges/Tulle/saint-martin
Actu 71 – EO-ENSA
Actu 68 – Offprint 2016
AM-Schneider-Descriptif-Extraits
39 €
TRILINGUE (français, espagnol, anglais)
280 pages, 230 dessins et peintures, 80 photogrammes
+ 1 DVD avec 4 films
Format : 26×20,5 cm
Couverture souple, reliure integra
ISBN : 978-2-3736700-4-2
Date de parution : 17 novembre 2016
Livre coédité avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia
avec le soutien à l’édition du Centre national des arts plastiques,
des galeries Peter Freeman, Inc. et Michel Rein (Bruxelles),
et du Musée des arts contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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Télécharger des extraits
Ce PDF comprend quelques pages du montage des dessins et peintures d’Anne-Marie Schneider, ainsi que le début du texte de Jean-François Chevrier dans les trois langues, français, espagnol et anglais.
Deligny-LTS-Descriptif-Extraits
20 €
192 pages
Format : 21,5×13,5 cm
Couverture souple, rabats
ISBN : 978-2-37367-010-3
Date de parution : 19 janvier 2017
En couverture : Fernand Deligny et Janmari, 1973.
Photo © Thierry Boccon-Gibod
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S’il doit se faire une idée de qui lui écrit, qu’il pense à un vieux renard d’asiles, comme on parle de renard des sables. Le moindre mot est grossièrement ambigu ; renard des sables, c’est le fennec qui s’apprivoise si aisément, et c’est Rommel, chef de l’Africa Korps qui était division de blindés. C’est plutôt de renard que je veux parler, ni fennec, ni Rommel, renard d’asiles de par le fait que c’est d’asile que j’écris, et ce depuis 1943, un renard qui s’écrivait renard du temps de son roman. Si j’écris qu’« il » est fictif, ça n’est point pour dénigrer le « sujet » ; c’est pour dire au travailleur social qu’il y a piège.
[…]
Mon projet, en écrivant ces lettres, est de t’épauler en tant que travailleur social. Les mots étant ce qu’ils sont, épauler a d’abord voulu dire rompre l’épaule. À propos de tous ces mots, je vais puiser dans le petit Robert. Et c’est une bonne manière de t’épauler que de te rappeler que Petit Robert existe. Si jamais tu avais l’habitude de prendre les mots au mot, Petit Robert t’aidera à tempérer cette confiance.
Mon projet de t’épauler n’est pas de te rompre l’épaule ni de te prendre pour un fusil. Mais puis-je t’offrir de puiser dans mon propre travail comme je te recommande d’aller le faire dans le Petit Robert ?
Je ne suis pas alphabétique ; rien n’est rangé dans mes propos.
Et le fait est que pour t’épauler, il me faut trouver appui moi-même et, te racontant tant bien que mal sur quoi je prends appui, il peut se faire que cet appui se prête à être commun, comme on le dirait d’un puits qui serait communal.
[…]
Et voici le dilemme proposé : deux chemins pour en arriver au commun ; l’un qui peut se dire communier, quel que soit le rite, communion ou communication, et coutumier si on veut bien entendre qu’au ressort de ce coutumier-là, il ne s’agit pas de prendre ou d’apprendre des habitudes traditionnelles mais de permettre d’asiler, infinitif créateur du groupe, asiler ne pouvant émerger que si repérer est traité avec le respect qui lui est dû, en tant qu’infinitif créateur du mode d’agir de toute espèce, agir étant réagir.
S’agirait-il d’un choix entre l’individu, lieu focal de la mémoire d’espèce, et le sujet, l’homme étant être de langage ? Il s’agit d’esquiver le sujet absolu, l’être de langage issu de l’éducation, seule garante de sa mémoire et donc de sa conscience, sujet conscient d’être dont le temps est à vrai dire fictif, alors que l’individu existe et vit à l’infinitif, si bien que son existence reconnue permet des incartades tout comme il arrive à l’océan d’en faire, lors de chaque marée, la marée n’étant pas lubie de l’océan, mais preuve de l’existence de la lune pour qui en douterait.
[…]
Parler d’éducation négative comme on le fait à partir des propos de J. J. Rousseau ne me suffit pas ; si cette proposition introduit une logique naturelle, elle laisse supposer qu’apprendre rien suffirait. Or c’est de ce rien que tout dépend, rien qui, au XVIe siècle encore, était chose réelle. Et il est vrai que la « chose réelle » ne s’apprend pas. Elle fourmille d’indices dont repérer est fort friand, riche d’une expérience millénaire, et pourtant désamorcé comme par précaution. La mémoire d’éducation est, sur ce rien qui chose réelle est, d’une vigilance avertie ; elle veille sur le tout, ce tout étant ce qui peut s’apprendre, ou plutôt ce qui peut « leur » être appris.
Il y a donc l’être appris, et cet individu que je te recommande tout comme je le faisais, du temps de la Grande Cordée, des énergumènes que j’envoyais en Auberge de Jeunesse, persuadé qu’un milieu nouveau et pour eux tout frais les désénergumènerait et chasserait leur démon plus efficacement que ne l’auraient fait nos litanies ou l’étalage de nos convictions.
Un des avantages de cet individu que je t’envoie est qu’il ne mange ni foin, ni pain. On ne saurait rêver hôte plus discret. Même pisser, il n’en a nul besoin. Il ne touchera à rien.
On t’a parlé de l’inconscient.
C’est de l’individu que je te parle, lointain prochain dont l’être est d’être tout ce que IL n’est pas.
Si tu acceptes sa présence dans ton espace, tu me seras reconnaissant un jour ou l’autre.
En cas d’énigme dans ton labeur quotidien, ce prochain-là t’aidera à la maintenir ouverte, et mieux vaut énigme ouverte qu’illusoire solution qui risque de t’entraîner à de fâcheuses et inopportunes résolutions. Si tant est que tu aies – ne serait-ce qu’un tant soit peu – confiance en sa proximité – prochaine serait mieux dire – tu seras préservé des effets pervers de l’interprétation qui te semble à portée et te fait dire et penser ce que l’éthologue en mal de communication fait dire à l’oie.
Tu sais ce que parler veut dire et tu sais mieux encore ce que veut dire qui ne dit rien. Tu supposes, ce qui est, à proprement parler, te poser dessus, te superposer, te substituer. Dans l’élan qui te porte à cette substitution tu n’en écoutes que l’intention.
N’oublie pas l’histoire de ce missionnaire envoyé auprès de peuplades fort sauvages et qui, pour saluer quelques indigènes comme il convient, a levé la main en signe de paix comme ON le fait chez nous. Il s’est fait sur-le-champ trucider. Les indigènes ignoraient tout de notre ON ; ils avaient le leur et ce que cet ON-là leur avait appris, c’est que main levée est signe de menace ultime.
Deligny-LTS-Descriptif-Auteurs
20 €
192 pages
Format : 21,5×13,5 cm
Couverture souple, rabats
ISBN : 978-2-37367-010-3
Date de parution : 19 janvier 2017
En couverture : Fernand Deligny et Janmari, 1973.
Photo © Thierry Boccon-Gibod
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Fernand Deligny
Le parcours de Fernand Deligny (1913-1996), éducateur et écrivain, se partage grosso modo en trois périodes. Une première (1937-1947) pendant laquelle il se distingue par son action libertaire des méthodes du renouveau éducatif instaurées par l’administration de Vichy. Une deuxième (1947-1962) au cours de laquelle il crée et dirige La Grande Cordée, « association de prise en charge en cure libre », à Paris puis de manière itinérante, dans le sud-est de la France. La dernière, dite celle de la « tentative » (1968-1996) correspond aux trente années vécues avec des enfants autistes, à Monoblet, dans les Cévennes.
De son vivant il publie une quinzaine d’ouvrages et signale ses tentatives éducatives par la publication régulière d’articles dans des revues spécialisées (éducation, éducation populaire, psychiatrie, cinéma). L’expérience de l’autisme l’oriente vers une recherche au croisement de l’anthropologie et de la philosophie, et lui inspire une réflexion incessante sur le langage, l’espace, l’asile, l’humain, l’espèce. L’organisation du « réseau » (la structure informelle de prise en charge d’enfants autistes fondée en 1968) anticipe et se distingue des « communautés thérapeutiques » par un usage pensé de l’espace et le recours à des pratiques artistiques, le tracé, la cartographie, le cinéma, la vidéo (les tentatives de Deligny ont donné lieu à trois films, Le Moindre geste (1962-1971), Ce Gamin, là (1975), A propos d’un film à faire (1989). Les derniers essais de Deligny concernent l’image. Quelques années avant sa mort, il entreprend une autobiographie sans fin (2600 pages), L’Enfant de citadelle.
Pierre Macherey
Pierre Macherey est philosophe et Professeur émérite à l’Université de Lille III depuis 2003 et spécialiste, notamment, des œuvres de Marx et Spinoza. Une bibliographie complète de son œuvre est accessible sur son site.
Deligny-LTS-Descriptif-Présentation
20 €
192 pages
Format : 21,5×13,5 cm
Couverture souple, rabats
ISBN : 978-2-37367-010-3
Date de parution : 19 janvier 2017
En couverture : Fernand Deligny et Janmari, 1973.
Photo © Thierry Boccon-Gibod
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Fernand Deligny rédige Lettres à un travailleur social en 1984-1985. Il vit dans les Cévennes avec des enfants autistes depuis 1968. Entre-temps, il a publié une dizaine de livres qui portent sur le “réseau” en développant une pensée de l’”humain commun” et une critique du langage du point de vue de l’autisme. Le dernier, Traces d’être et bâtisse d’ombre a paru chez Hachette en 1981. Avec le temps, il s’est éloigné des travailleurs sociaux qui lui reprochent son écriture “hermétique” et voudraient le voir renouer avec l’esprit directement militant des aphorismes de Graine de crapule, petit opuscule libertaire paru en 1945. Deligny esquive. Il répond sans répondre. S’adressant à un “travailleur social quel qu’il soit”, il ne se départit pas de cette langue soi-disant “hermétique” ; c’est dans cette langue “en tant qu’outil” qu’il veut persuader les travailleurs sociaux de penser leur tâche difficile. Dans Le Croire et le Craindre, son autobiographie (1978), il écrit : “C’est quasiment une position politique de faire cause commune avec les mots dénigrés”. Ces mots sont “asile”, “milieu”, “infinitif”, “énigme”, “repérer”…
Sa proposition est donc politique : en ce début d’années 1980, il pointe (comme il l’a toujours fait) les risques d’une liberté indexée sur l’individualisme, et d’une psychologie organisée autour de l’hypostase du sujet “absolu” et de la “conscience de soi”. Non sans provocation (en ce temps où la politique de sectorisation prône la fermeture des hôpitaux psychiatriques), il prend la défense de l’asile, non au sens institutionnel mais au sens premier de refuge. Dans des pages que ne renieraient pas les critiques actuelles les plus radicales sur l’école, il met en garde contre les formes de “l’apprendre” qui négligent les “faits hérétiques”, les faits “chiendent”, ceux qui résistent à la sélection : “Sélectionné toi-même travailleur social, te voilà à même de sélectionner les faits convenables. Mais alors qui daignera s’apercevoir des faits inconvenants ?”. Il suggère plutôt de respecter le hasard, l’énigme, et le tacite dont il reprend la notion au philosophe autrichien Ludwig Wittgenstein. En phase avec plusieurs penseurs de son époque (Maurice Blanchot, Jean-Luc Nancy, entre autres), il interroge un “commun” qui ne soit ni communautaire ni communicationnel mais “coutumier”, indissociable d’un territoire (évidemment non identitaire) et de la pratique qui consiste à “asiler” (infinitif forgé par lui) l’humain, celui en qui la mémoire d’éducation n’aurait pas totalement supplanté la mémoire d’espèce…
Dans une postface généreuse et éclairante organisée en trois parties, Pierre Macherey, grand analyste de Marx et Spinoza, penseur de l’utopie, répond en quelque sorte, lui, à l’inquiétude du travailleur social. Dépliant le texte de Deligny sans l’expliquer, proposant de lui reconnaître son inquiétante étrangeté, il commence par souligner la parenté entre l’écriture et les thèmes abordés: l’”entre” (entre les mots et les choses, entre les personnes, ce qui “constitue la trame de toute forme de vie”) de préférence aux grandes totalisations, l’”énigme” qui se refuse à l’interprétation et appelle le silence. Dans un second temps il analyse de près l’une des lettres, dont il dégage en particulier le thème de la ligne – de “l’aller ligne”, selon la formule d’Henri Michaux – en montrant (au fil de sa propre lecture) qu’elle caractérise ici encore à la fois le mode d’occupation de l’espace non linéaire qui est celui des enfants autistes ET l’écriture de Deligny ; et qu’elle le conduit de l’”évocation d’une file d’enfants” à des considérations à portée “tendanciellement cosmiques”. Il propose enfin un florilège de citations de Lettres à un travailleur social, associées et commentées de manière à en faire apparaître clairement la trame des principales lignes de force.
Catalogue Le Travail à mort
AM-Schneider-Descriptif-Auteurs
39 €
TRILINGUE (français, espagnol, anglais)
280 pages, 230 dessins et peintures, 80 photogrammes
+ 1 DVD avec 4 films
Format : 26×20,5 cm
Couverture souple, reliure integra
ISBN : 978-2-3736700-4-2
Date de parution : 17 novembre 2016
Livre coédité avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia
avec le soutien à l’édition du Centre national des arts plastiques,
des galeries Peter Freeman, Inc. et Michel Rein (Bruxelles),
et du Musée des arts contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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Anne-Marie Schneider
La première exposition d’Anne-Marie Schneider remonte à 1990 ; elle venait d’obtenir son diplôme de l’École nationale des beaux-arts de Paris. Depuis, elle n’a cessé d’exposer : principalement en France, en Belgique, aux Pays-Bas, mais également en Allemagne et aux États-Unis, et plus ponctuellement en Grande-Bretagne, en Espagne, à Taiwan…
Mentionnons quelques étapes significatives de son parcours : dès 1995, elle figure dans une exposition collective au Drawing Center de New York. En 1997, elle participe à la Documenta X avec un ensemble important de dessins ; la même année, le FRAC Picardie lui consacre une première exposition personnelle. Suivront celles du Musée d’art moderne de la ville de Paris, et celle du Musée Het Domein, à Sittard, aux Pays-Bas, respectivement en 2003 et 2007. En 2009, elle est représentée dans l’accrochage de l’exposition elles@centrepompidou : artistes femmes dans les collections du Centre Pompidou. En 2010 elle est nominée au Prix Marcel Duchamp. En 2013 et 2015, le polyptyque de La Mer bleue est présenté dans les deux versions de l’exposition Formes Biographiques organisée par Jean-François Chevrier au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía puis au Carré d’art à Nîmes. De novembre 2016 à mars 2017, le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía lui consacre une importance rétrospective.
Pour une biographie et une bibliographie détaillée, télécharger ici.
Jean-François Chevrier
Jean-François Chevrier est professeur d’histoire de l’art contemporain à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris depuis 1988. Fondateur et rédacteur en chef de la revue Photographies (1982-1985), il fut conseiller général de la Documenta X (1997) et commissaire de nombreuses expositions internationales, accompagnées de catalogues, notamment: Une autre objectivité (1988-1989), Photo-Kunst (1989-1990), Walker Evans et Dan Graham (1992-1994), Des territoires (Paris, 2001), L’Action restreinte. L’art moderne selon Mallarmé (2004-2005), Formas Biograficas/ Formes Biographiques (2014-2015) ; Agir, contempler (2016).
Il est l’auteur de très nombreux articles et parmi ses ouvrages principaux, on peut noter (sélection) : Proust et la photographie, Paris, L’Étoile, 1982 ; rééd. Proust et la photographie. La résurrection de Venise, Paris, L’Arachnéen, 2009 ; Portrait de Jurgis Baltrusaitis, Paris, Flammarion, 1989 ; Patrick Faigenbaum, Paris, Hazan, 2000 ; Jeff Wall. Essais et entretiens, 1984-2001 (éd.), Paris, Ensba, 2001 ; Öyvind Fahlström, Another Space For Painting, cat., Barcelone, Museu d’Art Contemporani, 2001 ; Paysages territoires. L’Île-de-France comme métaphore, Marseille, Parenthèses, 2002 ; Jeff Wall, Paris, Hazan, 2006. Entre 2010 et 2015, il publie une série de sept livre à L’Arachnéen : La Trame et le Hasard ; Walker Evans dans le temps et dans l’histoire ; Entre les beaux-arts et les médias: photographie et art moderne ; Les Relations du corps ; Des territoires ; L’Hallucination artistique. De William Blake à Sigmar Polke ; Œuvre et activité. La question de l’art.
AM-Schneider-Descriptif-Events
39 €
TRILINGUE (français, espagnol, anglais)
280 pages, 230 dessins et peintures, 80 photogrammes
+ 1 DVD avec 4 films
Format : 26×20,5 cm
Couverture souple, reliure integra
ISBN : 978-2-3736700-4-2
Date de parution : 17 novembre 2016
Livre coédité avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia
avec le soutien à l’édition du Centre national des arts plastiques,
des galeries Peter Freeman, Inc. et Michel Rein (Bruxelles),
et du Musée des arts contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
—
Rétrospective au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia (Madrid)
16 novembre 2016 – 20 mars 2017
Site du musée
I am here à la galerie Michel Rein Brussels
12 janvier – 25 février 2017
Site de la galerie
Rétrospective au Musée des Arts contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles
30 septembre 2017 – 7 janvier 2018
Catalogue Lettres à un travailleur social
AM-Schneider-Descriptif-Présentation
39 €
TRILINGUE (français, espagnol, anglais)
280 pages, 230 dessins et peintures, 80 photogrammes
+ 1 DVD avec 4 films
Format : 26×20,5 cm
Couverture souple, reliure integra
ISBN : 978-2-3736700-4-2
Date de parution : 17 novembre 2016
Livre coédité avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia
avec le soutien à l’édition du Centre national des arts plastiques,
des galeries Peter Freeman, Inc. et Michel Rein (Bruxelles),
et du Musée des arts contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
—
L’enjeu de cette première monographie d’Anne-Marie Schneider (qui reproduit plus de 230 images et inclut un DVD de ses quatre films) est de saluer le parcours d’une artiste et de rendre sensible l’élaboration rigoureuse qui l’a conduite à passer du dessin à la peinture, de la ligne à l’aplat, du noir à la couleur, du support de la feuille à celui du film, sans toutefois jamais abandonner le dessin ; le dessin, ou, pour mieux dire, le trait, geste dont il lui arrive de parler comme d’une “écriture”.
Pendant les années 1990, en effet, Anne-Marie Schneider dessine exclusivement : sur des feuilles d’un format toujours identique, 36 x 31,5cm ; au crayon, au fusain, ou à l’encre de Chine. La force de ces dessins, qui leur vient de la tension entre l’économie du trait et la complexité du niveau de perception de la réalité, lui vaut une attention internationale immédiate. Elle expose à la Documenta X (1997) une série de dessins inspirés par l’expulsion de trois cents étrangers de l’église Saint-Bernard à Paris ; ces “choses vues” (dans la réalité et dans les médias) associent la description documentaire et l’expression d’une violence physique rendue par la capacité de l’artiste à intérioriser ce que les psychiatres appellent le “schéma corporel”.
Cette capacité lui permet de produire, dans un autre registre, celui de l’intimité, et parfois en quelques traits, l’image vécue d’un corps vivant, en mouvement, et spatialisé. Ce type de dessin scande l’ensemble de son œuvre. Aucun pathos n’accompagne ce fascinant exercice qu’est la restitution du dynamisme d’un corps (avec os, muscles, tendons, articulations, non représentés). Du moins jusque dans les années 2010, le burlesque – cette “mécanique du vivant” – cohabite avec le versant sombre de l’imagination. Anne-Marie Schneider est une artiste spirituelle, elle a de l’humour et le goût du jeu. Jeux de situations, jeux d’associations, jeux de langage. “Le roi prend la reine” dit-elle à propos d’un jeu de cartes qui fait sortir le roi de son cadre pour toucher le sein de la reine. La différence sexuelle n’est pas thématisée, elle est là, sous la forme de scènes érotiques suggestives, de phallus en majesté, de seins-globes, de femmes enceintes et d’embryons dans les limbes.
À partir de 1999, la peinture apparaît sous la forme d’aplats monochromes, à la gouache ou à l’aquarelle – sans doute dérivés des zones homogènes de fusain noir. Ces aplats sont légers, translucides, tantôt striés de lignes noires (peut-être pour assurer la permanence du trait), tantôt enveloppants comme une mandorle dont le contour continue d’être souligné à l’encre de Chine. Au début des années 2000, elle adopte de plus grands formats (50x37cm) ; dès 2002/2003 apparaissent les premiers tableaux dans lesquels la peinture prend en charge non plus seulement l’aplat de couleur mais le dessin lui-même. Jusque-là le motif (une icône russe, un citron, un visage) était resté centré, entouré du blanc du papier.
Elle utilise pour la première fois la toile et l’huile en 2008/2009, pour l’extraordinaire ensemble inspiré par La Belle et la Bête. De légère qu’elle était, la peinture devient épaisse, mouvementée, couvrante, elle envahit l’ensemble de la surface. Les figures sont grotesques ; l’artiste prend délibérément le risque du kitsch et propose une version criante et criarde, populaire, polychrome, du conte élégamment illustré en noir et blanc par Cocteau. De 2010 à 2015, elle cherche d’autres solutions picturales. La rue revient, sous la forme d’épisodes d’actualité (CRS, réfugiés, cartons, valises) vécus et rêvés par des personnages énigmatiques au sexe indéfini. Puis des couleurs précises apparaissent : un certain bleu par exemple, vif, qui lui inspire une série d’œuvres-montages dont le plus accompli est sans doute La Mer bleue (un ensemble de gouaches formant un espace réminiscent et cosmique, distribuées autour d’un corps mort allongé) ; ou un noir opaque qui donne lieu à une série de variations sur L’Atalante de Jean Vigo, sur fond d’hommage à René Daniëls.
Le montage est inscrit dans le dessin dès le départ sous la forme du mouvement (qui agite intérieurement la figure) et du récit ; très vite Anne-Marie Schneider se donne la possibilité de multiplier les images, de les développer en séquences. Dès 1997, on l’a dit, elle décline en plusieurs dessins le thème des sans-papiers expulsés de l’église Saint-Bernard. En 2005 elle exécute Vertige d’amour, un mur de 69 dessins érotiques au fusain. Après La Belle et la bête (2009), elle produit des diptyques, des triptyques, des frises, des polyptiques (La Mer bleue), des variations sur le thème du visage-masque ou des jeux d’enfants. L’Alice de Lewis Carroll devrait être le thème d’un prochain ensemble.
La monographie reproduit amplement les œuvres (une par page sauf dans le cas des montages), et aménage des ruptures, des changements de rythme et d’échelle indispensables, en jouant de ces séquences et séries. En ce sens l’ouvrage n’est pas une monographie classique mais un épais cahier d’images, un recueil d’œuvres que leur force visuelle et leur diversité font tenir “toutes seules”. Il s’agit d’un livre pensé, sensible, vif, un objet qui se distingue par le travail sur les articulations de l’œuvre dans le temps, par une mise en page sans effets qui rend visibles les rapports des œuvres entre elles, par une qualité de reproduction qui matérialise en particulier la virtuosité et la subtilité de l’exécution du dessin qui, au travers de la peinture, demeure.
Anne-Marie Schneider est l’auteur de quatre films courts qui s’apparentent au genre “expérimental”. Réalisés en super 8mm (et montés en vidéo) entre 2000 et 2007, ils associent deux registres : celui de la prise de vues de scènes saisies dans la réalité quotidienne et de séquences d’animation mises en œuvre avec ses propres dessins. Tous ont en commun un remarquable travail de montage qui juxtapose des scènes et des temps d’animation à la manière d’associations libres, un sens du burlesque chaplinesque et une invention sonore (bruits, paroles et musique) qui complète et confirme la matérialité – et le lyrisme – de son univers graphique, ainsi que son talent de musicienne. Un DVD des 4 films est inséré à la fin de l’ouvrage.
L’ouvrage est accompagné d’un texte de Jean-François Chevrier, qui a suivi pas à pas, de visite d’atelier en expositions, l’ensemble du parcours de l’artiste depuis 1989. Son enseignement à l’école des beaux-arts de Paris fut un point de repère important, où elle a pu notamment voir et entendre parler d’artistes avec lesquels elle entretient de fortes affinités (Henri Matisse, Philippe Guston, Louise Bourgeois, René Daniëls, Sylvia Bächli, pour n’en citer que quelques-uns). Son essai explicite à la fois l’œuvre et les partis pris éditoriaux du livre. Sa connaissance intime de l’ensemble de la production de l’artiste, des références explicites ou chiffrées qu’elle mobilise dans ses images – dans le domaine de l’art ou de la littérature –, son attention particulière à la psychanalyse et aux mécanismes psychiques investis dans des compositions cryptées (rappelons qu’il est l’auteur, à L’Arachnéen, d’un ouvrage intitulé L’Hallucination artistique), font d’un tel texte un outil indispensable d’appréciation, de contextualisation et de déchiffrement de l’œuvre de cette artiste.
L’ouvrage est trilingue : il accompagnera en effet la rétrospective qui lui sera consacrée par le Museo Centro Reina Sofia (Madrid) en novembre 2016, puis par le Musée des Arts contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles fin 2017.
Enfantillages-Descriptif-Events
25 €
176 pages
60 dessins et gravures reproduits en couleur
50 photographies noir et blanc
Format à l’italienne : 17×24,2 cm
Couverture souple, reliure otabind
ISBN : 978-2-3736700-5-9
Date de parution : 3 novembre 2016
Livre publié avec l’aide du groupe RADO
et de la région Limousin Aquitaine Poitou-Charentes
Entretien de Kirsten Murphy avec Fanny Béguery et Adrien Malcor, “Sur les milieux d’apparition des formes”, revue Initiales, n°10, MM (Maria Montessori), novembre 2017.
Sommaire de la revue
Lire l’entretien
Adrien Malcor, réponse à l’“enquête sur l’art et la pédagogie”, revue Initiales, n°10, MM (Maria Montessori), novembre 2017.
Sommaire de la revue
Didier Moreau, compte rendu dans le n°51 de la revue Le Télémaque. Philosophie – Éducation – Société, Presses universitaires de Caen, 2017, p. 169-172.
Julien Gautier, “Entretien avec Fanny Béguery et Adrien Malcor à propos des Enfantillages outillés“, revue en ligne Skhole, mars 2017
Lire l’entretien
repris sur le site de Lundi matin, n°106, 29 mai 2017
Lire l’entretien
Maud Hagelstein, “Note de lecture : Enfantillages outillés”, Critique d’art. Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain, n°48, mai 2017
Nicolas Mathey, “Machines au commencement”, L’Humanité, 27 avril 2017
Lire l’article
Maroussia Raveaud, “Note de lecture : Un petit bijou étonnant et merveilleux…”, Revue internationale d’éducation de Sèvres, n°74, printemps 2017
Lire l’article
Exposition Marelle à Montreuil
du 3 novembre au 17 décembre 2016
Une partie des Enfantillages outillés a été présentée dans le deuxième accrochage de l’exposition collective Marelle, conçue par Jean-François Chevrier et Élia Pijollet, au 116 – Centre d’art contemporain de Montreuil. Ce deuxième accrochage s’intéressait aux rapports art et pédagogie, et rassemblait des travaux d’artistes qui sont intervenus en milieu scolaire (Fanny Béguery et Adrien Malcor, Edith Dufaux, Claire Tenu)
– jeudi 3 novembre, 19h : vernissage
– samedi 5 novembre, 17h-20h : discussion dans l’exposition
– vendredi 18 novembre, 19h : table ronde « création artistique en milieu scolaire » à la Bibliothèque Robert-Desnos (14 bd Rouget-de-Lisle, M° Mairie de Montreuil)
– samedi 3 décembre, 17h : signature-rencontre autour du livre Enfantillages outillés
Le 116, Centre d’art contemporain
116 rue de Paris – 93100 Montreuil-sous-Bois
Pour plus d’informations sur l’exposition et le programme
Journée d’étude à l’ENSA de Limoges
les 23-24 novembre 2016
A partir des Enfantillages outillés, mais aussi avec des interventions de Sandra Alvarez de Toledo et de Federico Rossin.
Pour plus d’informations, consulter la p. 302 du livret de l’étudiant de l’ENSA
Présentations du livre en partenariat avec Peuple et Culture Corrèze
jeudi 24 novembre, 18h, à la librairie Page et Plume de Limoges
vendredi 25 novembre à 18h à l’école de Saint-Martin-la-Méanne
samedi 26 novembre à partir de 11h (et jusqu’à 13h) à la librairie Préférences de Tulle
Enfantillages-Descriptif-Auteurs
25 €
176 pages
60 dessins et gravures reproduits en couleur
50 photographies noir et blanc
Format à l’italienne : 17×24,2 cm
Couverture souple, reliure otabind
ISBN : 978-2-3736700-5-9
Date de parution : 3 novembre 2016
Livre publié avec l’aide du groupe RADO
et de la région Limousin Aquitaine Poitou-Charentes
“Enfantillages outillés”, avant d’être un livre, fut le nom de l’atelier mené par Fanny Béguery et Adrien Malcor à l’intérieur du projet collectif du groupe RADO intitulé Ce qui ne se voit pas. Ce projet, issu d’une invitation de Peuple et Culture Corrèze, puis d’une commande publique du Centre national des arts plastiques (Cnap), a donné lieu à une double exposition en 2014, à Tulle et au Centre international d’art et du paysage de Vassivière.
Fanny Béguery (née en 1984) et Adrien Malcor (né en 1981) sont tous deux diplômés des Beaux-Arts de Paris et membres du groupe RADO. Fanny Béguery est photographe et musicienne, elle a conduit un atelier photographique dans un hôpital de jour avec des enfants, et un autre dans une école de Saint-Ouen ; Adrien Malcor s’est orienté vers une pratique d’écriture et de recherche au croisement de l’histoire de l’art, de la littérature et de la philosophie (il a mené des recherches sur les œuvres de James Joyce, Charles-Louis Philippe et Gilbert Simondon, entre autres). Cet atelier et ce livre sont le résultat de leur complémentarité. Ils vivent respectivement à Aubervilliers et à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Les auteurs des dessins, photographies et gravures sont quarante enfants de trois classes primaires dans les villages d’Hautefage, Saint-Martin-la-Méanne et Marcillac-la-Croisille, dans les environs d’Argentat, aux bords de la Dordogne.
Enfantillages-Descriptif-Extraits
25 €
176 pages
60 dessins et gravures reproduits en couleur
50 photographies noir et blanc
Format à l’italienne : 17×24,2 cm
Couverture souple, reliure otabind
ISBN : 978-2-3736700-5-9
Date de parution : 3 novembre 2016
Livre publié avec l’aide du groupe RADO
et de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes
Télécharger des extraits
Ce PDF comprend la présentation par les deux artistes, quelques extraits du montage des dessins et photographies réalisés par les enfants, ainsi que le début du texte “Enfantillages outillés. Le parti-pris des ultra-choses” d’Adrien Malcor.
Enfantillages-Descriptif-Sommaire
25 €
176 pages
60 dessins et gravures reproduits en couleur
50 photographies noir et blanc
Format à l’italienne : 17×24,2 cm
Couverture souple, reliure otabind
ISBN : 978-2-3736700-5-9
Date de parution : 3 novembre 2016
Livre publié avec l’aide du groupe RADO
et de la région Limousin Aquitaine Poitou-Charentes
Présentation
par Fanny Béguery et Adrien Malcor
I. Montage des dessins, photographies et gravures réalisés par les enfants, associés à leurs mots, à des dialogues entre enfants et aux récits des deux artistes
– premier atelier : dessin, photocopie
– deuxième atelier : photographie, dessin
– troisième atelier : gravure
II. « Enfantillages outillés. Le parti pris des ultra-choses »
par Adrien Malcor
Enfantillages-Descriptif-Présentation
25 €
176 pages
60 dessins et gravures reproduits en couleur
50 photographies noir et blanc
Format à l’italienne : 17×24,2 cm
Couverture souple, reliure otabind
ISBN : 978-2-3736700-5-9
Date de parution : 3 novembre 2016
Livre publié avec l’aide du groupe RADO
et de la région Limousin Aquitaine Poitou-Charentes
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Enfantillages outillés est un livre de dessins d’enfants, comme on dit un livre d’images, à ceci près qu’il montre aussi des écrits, des jeux à la photocopieuse, des photographies et de la gravure. Ces travaux sont issus d’un atelier mené par deux artistes, Fanny Béguery et Adrien Malcor, avec quarante enfants de 4 à 10 ans, élèves dans trois écoles primaires de la vallée de la Dordogne (Hautefage, Saint-Martin-la-Méanne et Marcillac-la-Croisille), dans le cadre d’une résidence du groupe RADO organisée par Peuple et Culture Corrèze. Les deux artistes ont proposé aux enfants de s’intéresser aux machines, celles de leur quotidien et celles des grands ensembles hydroélectriques proches de leurs écoles. La relative diversité des outils et pratiques révèle, chez les enfants, une diversité plus grande encore de gestes, de rapports à l’objet, à l’espace, au langage.
Au fil des pages, certains travaux sont accompagnés d’un texte – dialogue, description ou récit –, mêlant les mots de l’enfant qui a dessiné ou photographié, les réactions de ses camarades, et les mots de deux artistes, qui furent leurs interlocuteurs, mais aussi les spectateurs de leurs gestes. Le rôle de ces textes rejoint celui du montage : ils rappellent un élément de contexte ou un événement de l’atelier, soulignent le tour singulier d’une pensée d’enfant, une incohérence amusante ou une cohérence intrigante. Ces textes voudraient provoquer la curiosité du lecteur, son goût du détail, ses ressources de rêverie, et valent moins par leur contenu – ce que l’enfant a voulu faire, ce que nous voulons voir – que par la qualité d’attention dont ils témoignent.
Le livre se conclut par un essai d’Adrien Malcor, intitulé “Le parti pris des ultra-choses”, qui replace l’idée et les résultats de l’atelier dans l’histoire de la pédagogie et de la psychologie (Freinet, Piaget, Wallon), de la philosophie des techniques (Simondon), du dessin d’enfant et de l’art moderne (Luquet, Pernoud, Perret, Chevrier, Kandinsky, Klee, Benjamin, Michaux, Beuys…).
Reproduits en couleur et en pleines pages, dans un format à l’italienne, les dessins transmettent directement leur énergie vitale ; le lecteur peut les regarder dans leurs moindres détails et repentirs, dans l’éclat de leurs couleurs, dans les traces noires que les poignets ont laissé traîner sur la feuille. À une période de l’enfance caractérisée par un attrait spécial pour les machines, le dessin ressortit à un “réalisme intellectuel” : l’enfant dessine ce qu’il sait d’un objet plutôt que ce qu’il en voit. La part de l’observation n’en est pas moins essentielle dans l’acquisition du savoir, et l’on devine vite l’intérêt d’une pratique qui combine dessin et photographie. Cette combinaison originale, qui propose de voir des relations entre la prise de vues et le tracé – entre l’enregistrement mécanique, l’”inconscient de la vue” et le geste – ouvre des questions passionnantes concernant les accroches perceptives et les mécanismes mnésiques des enfants.
Dans le paysage éditorial actuel, on repère trois types de livres sur le dessin d’enfant (et à peu près rien sur la photographie faite par des enfants) : ceux de psychologues ou psychothérapeutes qui font du dessin un indicateur du développement psychophysiologique individuel (beaucoup se focalisent sur le phénomène du “gribouillis” ou du “bonhomme”) ; des recherches d’histoire de l’art sur l’intérêt des avant-gardes pour le dessin d’enfant ; des manuels pédagogiques qui apprennent à faire dessiner les enfants. Enfantillages outillés ne rentre pas dans ces catégories, il est un livre sur le dessin d’enfant et un livre de dessins d’enfants. Nulle idéalisation de la spontanéité enfantine n’habite cet ouvrage, mais une curiosité intellectuelle et sensible pour des formes qui relèvent chez les enfants d’une écologie générale (psychologique, technique et sociale) et, peut-être, de l’art.
Catalogue Schneider
Actu 70 – Salon Freinet
Archive 65 – Labos d’Auber
Archive 63 – Deligny – Maison poésie
Archive 64 – Migrants Coquio
Archive 62 – Unterlinden – Moindre geste
Archive 55 – AMS Guerlain
Archive 61 – Rosa – festival de l’astre
Archive 58 – Vagabondes 12 mars
Archive 60 – Moma Broodthaers
Vagabondes-descriptif-presse
25 €
176 pages
65 photographies noir et blanc
35 documents administratifs
Format : 25,5×18 cm
Couverture rigide
ISBN : 978-2-3736700-2-8
Date de parution : 19 novembre 2015
de Cadillac, Doullens et Clermont
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et documents des archives départementales de Gironde, Somme et Oise (1909-1934)
Texte de Sophie Mendelsohn
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Sophie Mendelsohn, “que, jamais, on ne me préserve de faire la vagabonde”, Vacarme, hiver 2016, p. 122-132
Site de la revue
Michel Plon, “Jeunes filles préservées”, En attendant Nadeau, 14 mars 2016
Site de la revue
Chiara Pasetti, “Le donne negate degli anni 30”, Il Sole 24 Ore, 17 avril 2016
Lire l’article
“Images des écoles de préservation de jeunes filles”, entretien avec Sophie Mendelsohn et Sandra Alvarez de Toledo, propos recueillis par Romain André et Alexane Brochard, Jef Klak. Critique sociale et expériences littéraires, hiver 2016-2017
Lire l’entretien
Mayette Viltard, “Des vagabondes à la Jeune-Fille”, L’Unebévue, n°36, “Maintenir la vision”, p. 75-112
Site de la revue
Lire l’article 1/3 ; 2/3 ; 3/3
Archive 59 – Chevrier Tours
Archive 57 – Vagabondes Violette
Archive 56 – Unterlinden
Archive 54 – Chaumon
Titre – 2015
Archive 27 – DELIGNY UNIVOCAL
Archive 53 – Aracnido
Archive 47 – Aracniano
Archive24-SALLE-AMS-MAMVP
Archive 52 – Coquio – Maison Poésie
Archive 50 – Coquio
Vagabondes-descriptif-auteurs
25 €
176 pages
65 photographies noir et blanc
35 documents administratifs
Format : 25,5×18 cm
Couverture rigide
ISBN : 978-2-3736700-2-8
Date de parution : 19 novembre 2015
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Texte de Sophie Mendelsohn
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Henri Manuel
Henri Manuel (1874-1947) est un photographe français. Son studio, fondé en 1900, est spécialisé dans les portraits de personnalités politiques et du monde du théâtre. Il travaille également pour des revues de mode. Plusieurs de ses photographies sont utilisées par André Breton dans Nadja (1928), avec celles de Man Ray et Jacques-André Boiffard, entre autres.
À la fin des années 1920, le ministère de la Justice lui passe commande d’un reportage de grande envergure sur les institutions pénitentiaires pour mineurs dans l’ensemble de la France. Entre 1929 et 1931, Manuel et les photographes de son studio réalisent des centaines d’images, qui ne font l’objet d’aucune diffusion publique. Les conditions de la commande et de sa réalisation sont inconnues. Elles sont conservées dans des albums qui sont aujourd’hui détenus par l’Ecole de la protection judiciaire de la jeunesse, à Roubaix.
Les photographies reproduites dans Vagabondes sont tirées des trois séries réalisées dans les écoles de préservation pour les jeunes filles (nom donné aux colonies pénitentiaires pour mineures) respectivement situées à Cadillac (Gironde), Doullens (Somme), et Clermont (Oise).
Sophie Mendelsohn
Sophie Mendelsohn (née en 1975) est psychanalyste et psychologue clinicienne. Elle est l’auteur de très nombreux articles parus dans des revues françaises et internationales, notamment Psychanalyse, Savoirs et clinique, Chimères, Critique, L’Evolution psychiatrique, Desde el jardin de Freud (revue colombienne de psychanalyse), Filozofski Vestnik (revue slovène de philosophie). Elle a dirigé le numéro spécial de la revue Critique (février 2014) consacré à la psychanalyse, Où est passée la psychanalyse ? (à laquelle elle a contribué avec un texte intitulé “Notre amie Gayle Rubin”). Ses recherches récentes portent sur la question du genre en psychanalyse.
Vagabondes-descriptif-extraits
25 €
176 pages
65 photographies noir et blanc
35 documents administratifs
Format : 25,5×18 cm
Couverture rigide
ISBN : 978-2-3736700-2-8
Date de parution : 19 novembre 2015
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Texte de Sophie Mendelsohn
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Télécharger quelques doubles-pages intérieures.
«Des filles coupables»
par Sophie Mendelsohn
Ce qu’il y a de plus difficile dans le relèvement des enfants,
c’est le relèvement des filles.
Ce qu’il y a de plus difficile dans le relèvement des filles,
c’est le relèvement de celles qui sont tombées jusqu’à la prostitution publique.
(Rapport d’inspection)
Énoncée au début du XXe siècle par un directeur d’école de préservation pour les jeunes filles, cette maxime pourrait n’être rien d’autre qu’une variante ad hoc de la devise “qui s’y frotte s’y pique”… Qui ose s’approcher de ces filles risque en effet d’être aspiré dans l’abîme de ce sexe qu’on ne saurait regarder sans être soi-même attiré dans le vice et la débauche dont il est naturellement porteur. Il n’y a pas d’enfant qui tienne ici, quand bien même il s’agirait de se préoccuper de la nation et de ses forces vives, quand la Grande Guerre les aura décimées ; car on n’est jamais assez prudent quand on a affaire à des filles. La méfiance est de mise, et l’emploi des mesures nécessaires à en réduire l’obscure puissance, requis. La brutalité de cet énoncé ne parvient cependant pas à masquer tout à fait son envers, laissant apercevoir autre chose que ce qui s’affirme ouvertement : jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’État s’était bien gardé de se frotter à ces filles, dont il déléguait la garde à des congrégations religieuses, loin de ses propres services ; mais l’avènement de la IIIe République et la laïcisation qui s’ensuivit amenèrent à proposer aux filles perdues un autre horizon que celui du salut religieux. Laisser dans l’ombre du clocher une partie de la population, fût-elle réputée ingouvernable, aurait constitué un manquement inacceptable à l’ambition d’un État dont le pouvoir se vérifie au fait qu’il a les moyens de quadriller administrativement son territoire et de contrôler les populations qui y vivent, minorités invisibles comprises ; mais prétendre s’occuper des vagabondes, ces filles que les aléas de leur histoire familiale et les contraintes de leur classe sociale ont amenées à chercher leur propre chemin au gré des hasards et des rencontres, bonnes ou mauvaises, prétendre les réformer et les relever par une discipline capable de se passer de l’alibi du secours divin, c’était s’exposer à révéler sa propre impuissance. Ce qui ne manqua pas d’arriver. […]
Vagabondes-descriptif-Présentation
25 €
176 pages
65 photographies noir et blanc
35 documents administratifs
Format : 25,5×18 cm
Couverture rigide
ISBN : 978-2-3736700-2-8
Date de parution : 19 novembre 2015
—
Texte de Sophie Mendelsohn
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Note de l’éditrice
L’idée de Vagabondes remonte aux recherches menées durant la préparation de l’édition des Œuvres de Fernand Deligny. Jean-Jacques Yvorel nous donna alors accès à un extraordinaire et mystérieux fonds photographique conservé par l’École nationale de la protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ). Extraordinaire par son abondance et son intérêt documentaire : plusieurs centaines d’images prises dans les prisons et maisons de correction de l’administration pénitentiaire française entre 1929 et 1931. Mystérieux par l’ignorance complète où nous sommes des conditions de leur production, malgré l’ambition du projet. Cet ensemble de photographies (classées dans des albums par lieu de détention) résulte d’une commande passée par le ministère de la Justice de l’époque au studio d’Henri Manuel, connu pour ses images de mode, ses portraits de personnalités du monde de l’art et de la politique (quelques-uns figurent dans Nadja de Breton), et ses reportages officiels pour les gouvernements successifs depuis 1914.
À l’intérieur de cet ensemble, nous avons choisi de nous intéresser aux établissements publics laïcs pour mineures, respectivement situés à Cadillac (Gironde), Doullens (Somme), Clermont (Oise), auxquels l’administration pénitentiaire a donné le nom significatif d’“écoles de préservation pour les jeunes filles”. L’histoire de ces filles et de ces écoles est à peine connue. L’histoire de la délinquance est masculine, elle concerne les garçons et fut écrite par des hommes (les analyses de Michelle Perrot – à la différence des textes de Jean Genet ou de l’archéologie produite par Michel Foucault – n’ont pas cherché à construire une figure, voire un mythe, de «la» délinquante). Le premier objet de Vagabondes est donc de révéler ces images et l’existence, dans les années 1930, de ces lieux où furent détenues des filles après avoir été arrêtées, emprisonnées et jugées “sans discernement” pour des délits dont le principal était celui de vagabondage, euphémisme qui dissimule mal le soupçon de prostitution, avec les peurs du corps féminin et des “classes dangereuses” qui l’accompagnent. Les cas d’infanticides existaient : leur description dénonce le contexte de la misère sociale et familiale autant que la folie du crime.
La mise en scène de chaque image apparente clairement la commande à un projet de propagande, en un temps où les révoltes des “bagnes d’enfants” se précisent (celle, fameuse, de la colonie pénitentiaire pour garçons de Belle-Île-en-Mer, date de 1934, anticipant de quelques mois celle de Clermont dont témoignent les documents de la fin du livre). À quelques images près, qui trahissent le sordide des lieux et la maltraitance physique des pupilles, l’intention de faire passer des prisons pour de simples internats, où règnent l’ordre et le calme, est claire.
L’idéologie qui préside à la commande et à la réalisation des images (le relèvement des filles par une éducation paternaliste fondée sur la morale de l’hygiène et du travail) n’oblitère curieusement pas la force des images, voire l’émotion qui se dégage de certaines d’entre elles. Mises en scène ces filles le sont, enfermées, mais présentes, vivantes. Il n’en restait pas moins indispensable à nos yeux d’associer à ces images des documents d’archives qui témoignent autrement de la condition de détention et de “rééducation” des pupilles. Les archives départementales de l’Oise, de la Somme et de la Gironde, dans lesquelles nous avons sélectionné les documents, sont, comme toute archive, lacunaires. En tenant compte de la sélection opérée par l’Histoire, et en écoutant le texte produit par l’administration pénitentiaire (avec sa résonance flaubertienne caractéristique de l’éducation IIIe République), nous avons pris le parti de construire le livre en deux parties.
La première partie délivre des ébauches de récits. Les trois écoles de préservation de Cadillac, Doullens, et Clermont, et les photographies qui leur correspondent, sont présentées séparément, dans cet ordre. À chaque séquence d’images sont associés des documents d’archives qui, transcrits, composés comme des pages de texte, et mis en relation avec des photographies choisies pour la manière dont à leur tout elles résonnent avec le texte – et dont quelques-unes ont été recadrées pour attirer l’attention sur telle pupille ou telle situation – produisent des récits inventés mais vraisemblables, selon l’idée que la vérité ne se limite pas au domaine des faits. Les récits produits par le montage suggèrent des parcours tragiques et cependant animés par le désir d’en sortir. Sortir de la prison – les tentatives d’évasion sont nombreuses – et de l’image de propagande : des personnages apparaissent, des visages singuliers se reconnaissent et regagnent une existence dans une histoire qui pourrait être la leur.
La partie “Récits” commence par Cadillac, dont les archives de Gironde n’ont conservé que les documents relatifs à l’institution qui apparaît dans son fonctionnement destructeur, obsessionnel et cru, mais également dans ses ambiguïtés et son impuissance à réprimer tout à fait la vie ou la féminité des pupilles (“C. a dégradé le mur de sa cellule en enlevant le plâtre pour se poudrer le visage” : tel est l’un des énoncés qui justifie une retenue sur le pécule d’une pupille). La séquence de Doullens (Somme) s’organise principalement autour de la vie des surveillantes et du personnel féminin de l’école, dont on constate qu’elles sont contrôlées et surveillées au même titre que les pupilles, pour la complicité qu’elles entretiennent avec elles dans des tentatives d’évasion ou de révolte, mais également quant à leur vie privée, hors l’établissement. La séquence de Clermont, enfin, se présente comme un récit fictif qui peut faire office de modèle : internement / évasion / rapport de gendarmerie / sanction (soixante jours de cellule) / louage comme domestique / mise en liberté avec proposition (refusée) d’envoi en patronage. La séquence s’achève, comme souvent, sur un no future : vagabondes les filles l’étaient, vagabondes elles redeviennent.
Ce tableau est nuancé par des instants de réel prélevés sur le rituel carcéral et sur le mot d’ordre de la commande : à Clermont particulièrement, le photographe a vu des visages tendus vers lui, des regards échangés entre les pupilles, la grâce complice des couples de filles qui dansent entre elles sous les soupiraux des cachots en présence des surveillantes vêtues de noir.
La deuxième partie s’intitule « Archives ». Les documents administratifs, bruts, reproduits en fac-similé, sont classés par pupille et par ordre chronologique. Les récits réintègrent leur statut de rapports avec papier à en-tête et mention des copies à transmettre aux autres instances de l’administration pénitentiaire. La folie bureaucratique, corollaire de toute entreprise de détention, se manifeste sous la forme d’une accumulation de documents-types (le plus souvent formulés au masculin, corrigés ou non à la main), estampillés République française, qui signalent, informent, renseignent, accusent, rapportent. Une machine inquisitoriale se déploie, d’une violence absurdement disproportionnée avec la plupart des délits incriminés ; les formulaires sont remplis d’une graphomanie appliquée ou inquiète qui trahit la servitude à la hiérarchie et à la norme. Sans image ni visage, les pupilles redeviennent des cas caractérisés par des faits et quelques traits particuliers relevant pour la plupart de l’anthropométrie. Ces documents d’archives présentent des situations qui ne figurent pas dans la première partie : une décision d’expulsion d’une pupille du territoire français (finalement annulée), des descriptions d’infanticide, des propositions d’internement en hôpital psychiatrique, des demandes en mariage qui appellent une nouvelle inquisition de la situation du “pétitionnaire”, une mise en liberté surveillée attestée de la main de la pupille elle-même, qui écrit des Alpes maritimes où elle vient d’arriver…
Cette seconde partie s’achève par les archives des révoltes de Clermont, rendues publiques par un entrefilet dans L’Œuvre (quotidien radical socialiste à l’époque, engagé pendant la seconde guerre mondiale dans la collaboration sous la direction de Marcel Déat), qui en profite pour dénoncer la maltraitance. Les échanges de correspondance qui s’ensuivent, entre le directeur, le préfet et le sous-préfet, sont un modèle de confusion, où alternent le déni, le mensonge, le doute, l’aveu, le constat de la solidarité entre pupilles, et l’obsession de la contagion de la révolte de Belle-Île. Le dernier document s’achève par la demande du directeur de l’école au préfet d’autoriser soixante jours de cellule pour “les plus coupables”.
L’école de Cadillac a fermé en 1952 après l’échec de projets de réforme et deux suicides de pupilles. Doullens est redevenue après la guerre une prison pour femmes (et l’est restée jusqu’en 1959). Clermont a fermé entre 1940 et 1942, et les pupilles furent transférées à la maison d’arrêt de Rennes. Vagabondes conserve la trace de la brève histoire des écoles de préservation pour les jeunes filles (créées fin XIXe). Une trace volontairement ambiguë. À ces destins que la peur du sexe féminin et des classes populaires a voulu briser, le livre apporte une ouverture : il aménage des zones de visibilité et de plasticité qui échappent à la machine juridique et institutionnelle et à celle de la commande photographique. Des trous, par lesquelles passent des images et des mots qui laissent entrevoir à l’œuvre le mensonge du projet de “préservation” et la manière dont la vie et le corps féminins lui échappent, ou tentent de lui échapper.
Sandra Alvarez de Toledo
Catalogue Enfantillages
Archive 49 – Coquio Paris 8
Flamenco, par Sandra Alvarez de Toledo et Urbain Gonzalez
Le 28/08/15, par Urbain Gonzalez et Sandra Alvarez de Toledo.
Extrait d’un film de Lennart Olson, Flamenco, encuentros con los gitanos españoles, 1962 (Biblioteca Nacional de Suecia).
Action (praxis), par Urbain Gonzalez
Le 10/10/14, par Urbain Gonzalez.
Action (praxis) de Dimitris Kordalis, Athènes, mars 2014.
Photographies: Urbain Gonzalez.
Pour désigner ce type d’événement, Dimitris Kordalis emploie le mot grec praxis, qui a autant le sens d’« action » que de « pratique » ; ici, l’action politique (geste produisant du discours) est liée à la pratique d’un territoire (rapport intime d’un corps à un lieu).
Archive 51 – OFFPRINT
Janmari-Descriptif-Presse
32 €
200 pages
194 pages de fac-similé
Format : 28×21,5 cm
ISBN : 978-2-9541059-2-5
Date de parution : 11 avril 2013
Texte de présentation bilingue
(français-anglais)
Charlotte Nordmann, entretien avec Sandra Alvarez de Toledo et Bertrand Ogilvie, La Revue des livres, mars-avril 2013
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Michel Plon, La Quinzaine littéraire, mai 2013
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Catherine Pomparat, Remue.net, 5 juillet 2013
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La Trame et le Hasard-Descriptif-Presse
20 €
112 pages
45 images (en noir et blanc)
Format : 22×17 cm
ISBN : 978-2-9529302-3-9
Date de parution : mars 2010
Articles parus à propos des trois livres de Jean-François Chevrier publiés simultanément, La Trame et le Hasard, Entre les beaux-arts et les médias et Walker Evans dans le temps et dans l’histoire :
Carine Merlino, Mouvement, avril-juin 2010
Michel Guerrin, Le Monde des livres, 8 juillet 2010
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Damien Sausset, ArtPress, juillet-août 2010
Stéphane Guégan, Beaux-Arts magazine, septembre 2010
Nathalie Delbard et Marie Muracciole, Critique d’art, automne 2010
Radio :
Le 22 juin 2010, Jean-François Chevrier fut l’invité de l’émission Tout arrive (France Culture).
Table ronde avec Arnaud Laporte, Corinne Rondeau et Michel Vignard
Walker Evans-Descriptif-Presse
25 €
208 pages
90 images (en noir et blanc)
Format : 22×17 cm
ISBN : 978-2-9529302-5-3
Date de parution : mars 2010
Jan Baetens, Etudes photographiques, juillet 2011
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Articles parus à propos des trois livres de Jean-François Chevrier publiés simultanément, La Trame et le Hasard, Entre les beaux-arts et les médias et Walker Evans dans le temps et dans l’histoire :
Carine Merlino, Mouvement, avril-juin 2010
Michel Guerrin, Le Monde des livres, 8 juillet 2010
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Damien Sausset, ArtPress, juillet-août 2010
Stéphane Guégan, Beaux-Arts magazine, septembre 2010
Nathalie Delbard et Marie Muracciole, Critique d’art, automne 2010
Radio :
Le 22 juin 2010, Jean-François Chevrier fut l’invité de l’émission Tout arrive (France Culture).
Table ronde avec Arnaud Laporte, Corinne Rondeau et Michel Vignard
Entre les ba-Descriptif-Presse
25 €
224 pages
84 images (en noir et blanc)
Format : 22×17 cm
ISBN : 978-2-9529302-4-6
Date de parution : mars 2010
Articles parus à propos des trois livres de Jean-François Chevrier publiés simultanément, La Trame et le Hasard, Entre les beaux-arts et les médias et Walker Evans dans le temps et dans l’histoire :
Carine Merlino, Mouvement, avril-juin 2010
Michel Guerrin, Le Monde des livres, 8 juillet 2010
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Damien Sausset, ArtPress, juillet-août 2010
Stéphane Guégan, Beaux-Arts magazine, septembre 2010
Nathalie Delbard et Marie Muracciole, Critique d’art, automne 2010
Radio :
Le 22 juin 2010, Jean-François Chevrier fut l’invité de l’émission Tout arrive (France Culture).
Table ronde avec Arnaud Laporte, Corinne Rondeau et Michel Vignard
7eFace-Descriptif-Presse
16 €
160 pages
4 images (en noir et blanc)
Format : 21,5 x 13,5 cm
ISBN : 978-2-9541059-3-2
Date de parution : 7 novembre 2013
Gwilherm Perthuis, entretien avec Sandra Alvarez de Toledo, Hippocampe, novembre 2013
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Pierre Macherey, La Philosophie au sens large (blog), 4 juin 2014
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Le Mur de Lisa-Descriptif-Presse
Claude Mouchard, La Quinzaine littéraire, mai 2013
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Thierry Cecille, Le Matricule des anges, mai 2013
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Jean-Louis Panné, La Vie des idées, 8 mai 2014
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Raphaëlle Guidée, Raison-publique.fr, 25 mai 2013
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Emmanuel Bouju, Fabula.org, juin-juillet 2013
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Carine Trévisan, Questions de communication, 1er février 2014
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Ghatak-Descriptif-Presse
39 €
416 pages et 428 images
Format : 17×23 cm
ISBN: 978-2-9529302-8-4
Date de parution: mai 2011
Édition établie et présentée par
Sandra Alvarez de Toledo
Avec des textes de Ritwik Ghatak,
Sibaji Bandyopadhyay, Raymond Bellour,
Moinak Biswas, Serge Daney,
Marianne Dautrey, Hervé Joubert-Laurencin,
Advaita Malla Barman, Kumar Shahani,
Rabindranath Tagore, Charles Tesson.
Les Cahiers du cinéma, mai 2011
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Ophélie Wiel, Critikat.com, 31 mai 2011
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Emile Breton, L’Humanité, 1er juin 2011
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François Chesnais, Le Monde diplomatique, août 2011
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François Albera, 1895, 2011
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Proust-Descriptif-Presse
20 €
128 pages
24 images couleur
Format : 23,5×16,5 cm
ISBN : 978-2-9529302-2-2
Date de parution : avril 2009
Lettre inédite de Marcel Proust
Aquarelles, gravures
et daguerréotypes de Venise
de John Ruskin
Note de l’éditeur
Philippe Lançon, Libération, 31 juillet 2009
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Natacha Wolinski, Beaux-Arts Magazine, janvier 2010
Jan Baetens, Études photographiques, avril 2010
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Julie Ramos, Perspectives, août 2013
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Radio :
Le 7 juillet 2009, Jean-François Chevrier fut l’invité de l’émission Les mardis littéraires sur France Culture à propos de “Proust et les images”. Avec Alain Madeleine-Perdrillat, Frédéric Worms, Marianne Alphant, Frédérique Amselle.
Œuvres-Descriptif-Presse
45 €
1856 pages
(dont 424 de facsimilés)
557 images
Format : 16,7 x 21,6 cm
Reliure souple
ISBN : 978-2-37367-012-7
Date de parution : 14 nov. 2017
(1re éd. 2007)
Édition établie et présentée par
Sandra Alvarez de Toledo
Avec des textes de Michel Chauvière,
Annick Ohayon, Anne Querrien, Bertrand Ogilvie,
Jean-François Chevrier
À l’occasion de la réédition (2017) :
Géraldine Mosna-Savoye, “les Œuvres et la langue de Fernand Deligny”, dans l’émission radiophonique de France Culture, Le Journal de la philo, 23 novembre 2017
Écouter
Lise Wajeman, “Fernand Deligny, une vie hors normes consacrée aux enfants singuliers”, Mediapart, 19 décembre 2017
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Nicolas Mathey, “Fernand Deligny, un autre regard sur l’humain”, L’Humanité, 11 janvier 2018
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Lors de la 1ère édition (2007) :
Robert Maggiori, Libération des livres, 25 octobre 2007
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Cyril Béghin, Les Cahiers du cinéma, novembre 2007
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Michel Plon, La Quinzaine littéraire, 1er-15 décembre 2007
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Marianne Dautrey, Charlie Hebdo, 19 décembre 2007
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Jean-Marc Adolphe, Mouvement, janv.-fév. 2008
Annie Tardits, Essaim, printemps 2008
Philippe Gaberan, Lien social, 29 janvier 2008
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Charlotte Nordmann, entretien avec Sandra Alvarez de Toledo et Bertrand Ogilvie, La Revue des livres, mars-avril 2013
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Gwilherm Perthuis, entretien avec Sandra Alvarez de Toledo, Hippocampe, novembre 2013
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Arachnéen-Descriptif-Presse
25 €
256 pages
32 images (en noir et blanc)
Format : 21,6×16,7 cm
La couverture du livre
existe en deux couleurs.
ISBN : 978-2-9529302-1-5
Date de parution : octobre 2008
Postface de Bertrand Ogilvie
14 photographies et 18 cartes
Catherine Jourdan, L’Humanité, 25 février 2009
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Michel Plon, La Quinzaine littéraire, 16-31 décembre 2008
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Gwilherm Perthuis, entretien avec Sandra Alvarez de Toledo, Hippocampe, novembre 2013
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Cartes-Descriptif-Presse
60 €
416 pages
177 cartes et lignes d’erre (en couleur)
8 photographies (en noir et blanc)
Format : 28×21,5 cm
ISBN : 978-2-9541059-0-1
Date de parution : avril 2013
Cartes de Jacques Lin, Gisèle Durand,
Marie-Dominique Vasseur, Thierry Bazzana,
Jean Lin, Dominique Lin, Marie-Rose Aubert…
Descriptions rédigées par Sandra Alvarez de Toledo
d’après des entretiens avec les auteurs des cartes.
Postface de Bertrand Ogilvie.
Charlotte Nordmann, entretien avec Sandra Alvarez de Toledo et Bertrand Ogilvie, La Revue des livres, mars-avril 2013
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Emmanuel Laugier, Le Matricule des anges, mai 2013
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Michel Plon, La Quinzaine littéraire, mai 2013
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Gwilherm Perthuis, entretien avec Sandra Alvarez de Toledo, Hippocampe, novembre 2013
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Hallucination-Descriptif-Presse
48 €
688 pages
189 images (en couleur)
Format : 22×17 cm
Couverture rigide
ISBN : 978-2-9529302-9-1
Date de parution : septembre 2012
Natacha Wolinski, Beaux-Arts magazine, septembre 2012
Richard Blin, Le Matricule des anges, octobre 2012
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Marianne Dautrey, Mouvement, 30 octobre 2012
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Thierry Davila, ArtPress, novembre 2012
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Judicaël Lavrador, Les Inrockuptibles, 14-20 novembre 2012
Laurence Roussillon-Constanty, Acta fabula, janvier 2013
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Gwilherm Perthuis, Hippocampe, janvier 2013
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Entretien avec Mark Sadler, Frieze, mars 2013
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Entretien avec Cyril Béghin et Stéphane Delorme, Les Cahiers du cinéma, avril 2013
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Jean-Paul Colleyn, Revue internationale d’éducation de Sèvres, septembre 2013
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Tristan Trémeau, Critique d’art, novembre 2013
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O&A-Descriptif-Presse
30 €
352 pages
122 images noir et blanc et 20 images couleur
Format : 22×17 cm
ISBN : 978-2-9541059-7-0
Date de parution : 21 mai 2015
La littérature en suspens-Descriptif-Presse
32 €
512 pages
Format : 16,5 x 23,5 cm
Couverture rigide
ISBN : 978-2-9541059-5-6
Date de parution : 2 avril 2015
Emission radio avec Eve Szeftel, “Mémoires vives”, RJC, 10 et 17 mai 2015
Ecouter l’émission
Jean-Louis Jeannelle, Le Monde des livres, 29 mai 2015
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Thierry Cecille, Le Matricule des anges, juin 2015
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Emission radio avec David Collin, “Entre les lignes”, RTS, 15 juin 2015
Ecouter l’émission
Gabrielle Napoli, La Quinzaine littéraire, 17 juin 2015
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Emission radio avec Caroline Broué et Frédérique Leichter-Flack, “La Grande Table”, France Culture, 24 juin 2015
Ecouter l’émission
Franck Schwab, Le Patriote résistant, octobre 2015
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Claude Mouchard, “L’avenir de la mémoire”, Critique, mars 2016 (numéro consacré à “Un siècle de génocides. Mémoire, histoire, témoignage”). Le numéro contient également un entretien de Jean-Louis Jeannelle avec Catherine Coquio.
François Bordes, “Critique n°826 : un siècle de génocides. Mémoire, histoire, témoignage”, Ent’revues, 7 avril 2016.
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O&A -descriptif-presentation
30 €
352 pages
122 images noir et blanc et 20 images couleur
Format : 22×17 cm
ISBN : 978-2-9541059-7-0
Date de parution : 21 mai 2015
La question de l’art comme activité spécifique dans l’environnement social concerne d’abord l’adresse de l’œuvre : public ou audience, sujet indéterminé ou communauté (rassemblée par une croyance). Le texte introductif, «À qui veut !», examine le différend qui opposa sur ce point, à l’extrême fin du dix-neuvième siècle, Léon Tolstoï, auteur de Qu’est-ce que l’art ? (1898) et Stéphane Mallarmé. La position de Mallarmé, avec ce qui la différencie de l’universalisme chrétien prôné par Tolstoï, permet de considérer l’activité artistique dans sa double relation avec l’institution démocratique et les transformations du travail.
Sur la base de cette première approche de la question de l’art – qui lie poétique et politique –, Jean-François Chevrier propose une périodisation de l’art moderne, qui croise l’histoire de la critique et des institutions avec celle des lieux de l’activité artistique, privée ou publique. Il retrace la formation et l’évolution de l’art pour le public en Europe et plus largement dans l’aire euro-américaine, depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il montre comment l’idée libérale, avec sa composante économique (le libre échange), a inspiré le cadre institutionnel dans lequel s’est développé l’essentiel de la pratique moderne des arts visuels, et cela jusqu’aux formes expérimentales des avant-gardes historiques et jusqu’à l’époque actuelle, marquée par la mondialisation.
Au cours du XXe siècle, la liaison de l’art moderne, « indépendant », avec la pensée libérale a été mise en cause de diverses manières. L’œuvre, devenue un pôle de l’espace public bourgeois, fut « mise en procès », sinon condamnée. Le tournant du rapport entre œuvre et activité est apparu avec le readymade duchampien, soit, entre autres effets, l’inclusion de la posture critique dans l’activité même. L’activité artistique s’est détachée de l’œuvre au moment même où celle-ci, avec l’objet cubiste, apparaissait comme la forme accomplie du modèle libéral. Deux paradigmes historiques de l’art (privilégiant «œuvre» ou «activité») se sont ainsi croisés et mêlés à la veille de la première guerre mondiale. La question de l’art est devenue un débat entre diverses conceptions fonctionnelles ou protestataires, activistes ou contemplatives.
L’auteur discute et relativise les partages idéologiques qui ont surestimé ou, au contraire, déprécié systématiquement la dynamique des avant-gardes. Il met en avant une continuité de la pensée critique, active à la fois dans la mise en place du modèle libéral appliqué à l’œuvre d’art et dans l’expérience de modes d’activité alternatifs plus ou moins opposés à ce modèle de l’œuvre. Cela lui permet de resituer la problématique des années 1960 et 1970 dans une réflexion sur les formes du « travail intellectuel moderne » dans l’activité des artistes. Il évite ainsi de reconduire naïvement les déclarations de rupture et les mots d’ordre auxquels on réduit trop souvent les prétendues « néo-avant-gardes ».
Depuis les années 1960, la performance et le conceptualisme ont été les deux vecteurs principaux de cette transformation. Toutefois, le critère de l’œuvre, avec son adresse au public, est resté déterminant de toute appréciation critique et de la possibilité même d’une posture critique de la part des artistes. Le principe d’indépendance, antidogmatique, de la pensée libérale, mis en œuvre dans l’art, avec le soutien de la critique, depuis les Lumières, a conservé son efficacité au travers des postulations libertaires et jusque dans des formes d’activité liées à des engagements sociopolitiques qui lui étaient hostiles.
L’actualité est elle-même envisagée comme une séquence assez longue, ouverte avec le tournant des années 1975-1978. Jean-François Chevrier pointe et discute les réponses les plus visibles apportées à la question de l’art depuis cette période, avec l’emprise de l’économie et de l’idéologie néolibérales. Il plaide pour une réinvention de l’œuvre, ouverte aux formes hétérodoxes de l’activité artistique. En se fondant sur sa propre expérience d’enseignement, il soutient que cette réinvention appelle un renouveau de l’invention institutionnelle de l’art et des arts sur la base des exemples et des avatars historiques.
O&A -descriptif-sommaire
30 €
352 pages
122 images noir et blanc et 20 images couleur
Format : 22×17 cm
ISBN : 978-2-9541059-7-0
Date de parution : 21 mai 2015
I.
«À qui veut»!
Œuvre et activité. Deux paradigmes
CAHIER D’IMAGES
Les aventures de la différence spatiale
ANNEXE I
Performance et improvisation.
Le schéma de Schechner
ANNEXE II
Le champ urbain (Campo urbano)
ANNEXE III
La mondialisation des images.
Magie et médias
II.
1967. Le système D selon Marcel Broodthaers
L’opéra d’Öyvind Fahlström
Edward Krasiński. La sphère de survie
Intimité territoriale, rituel et espace public
Index